Voyage dans le temps RPG
Le temps est une invention de l'Homme, vous savez. Alors autant jouer avec puisque la vie n'a aucun sens... Mais plusieurs. Tenez, des centaines de personnes disparaissent chaque année sans donner d'explications. ça donne la chair de poule, non? Paris est une grande ville. Elle a des projets pour certains de ses habitants. Vous ne me croyez pas? A votre guise... Mais croyez vous vraiment que ce soit le hasard qui vous ait conduit jusqu'ici?
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 L'amorce temporelle

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Tess
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MessageSujet: L'amorce temporelle   L'amorce temporelle Icon_minitimeVen 4 Juil - 20:26








Tic... Tac.... Tic...



Plus vous essayez de vous concentrer sur autre chose, plus le cliquetis du temps qui passe se fait assourdissant. Mais si vous étiez plus attentif à ce qui vous entoure, vous entendriez peut être au loin l'écho des milliers de voix résonner à travers les siècles.

Et si, au même moment, tous les personnages de l'Histoire vivaient, à l'image d'univers parallèles?
Et si pendant que vous prenez lentement votre petit déjeuner avant d'aller en cours, une meneuse de revue des années 20 faisait la grasse matinée dans le lit d'un inconnu tandis qu'un écuyer s'entrainait avant que son maitre ne l'appelle faire des courses?

Et si l'on mettait Paris en bouteille l'espace d'un instant?  

Aux quatre coins du monde, il existe des endroits qui apparaissent et disparaissent à leur gré. Parmi ces endroits il y a une ruelle. La ruelle du Quai d'Orsay.  Emportant parfois une victime dans une autre époque, un autre temps. Des centaines de personnes disparaissent chaque année, ça ne vous a jamais effleuré l'esprit de vous demander pourquoi?

Et si Paris s'amusait un peu avec le cours de votre vie?



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Dernière édition par Tess le Jeu 11 Déc - 18:34, édité 8 fois
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MessageSujet: Re: L'amorce temporelle   L'amorce temporelle Icon_minitimeMar 23 Sep - 13:53


Tel est pris qui croyait prendre




L'écoulement du temps est une invention de l'Homme. Il n'est jamais perdu.


12 anges... 13 anges... 14.. ah non c'est un angelot. Vingt minutes à fixer le plafond richement peint de la chapelle privée et Oscar se sentait basculer petit à petit dans les bras de Morphée. Il ne cessait de gigoter, balançant ses jambes à un rythme régulier, chaque fois que le prêtre finissait une phrase latine. Le nez en l'air, sa posture était tout à fait inappropriée pour un lieu saint mais à quoi bon faire semblant d'être pieux? Dieu ne s'y laisserait pas prendre.

Versailles, 12 février 1690.
Cela faisait deux semaines que Madame, la princesse palatine, avait disparu sans laisser la moindre trace et Monsieur le frère du roi avait cru bon d'organiser une messe à cercueil vide en guise de funérailles. Bien que ce soit une cérémonie du plus mauvais goût, c'était un bon moyen d'annoncer implicitement que la place de belle soeur du roi était de nouveau libre. Toutes les familles nobles semblaient avoir accouru dans l'empressement de se voir présenter à Monsieur, ainsi que quelques pique-assiettes curieux. Alors que les deux enfants de Monsieur pleuraient à chaudes larmes au premier rang, l'ainée se rendant bien compte du tragique de la situation et le bambin dans les bras de sa nourrice ne faisant qu'imiter sa soeur, Oscar regardait passer la multitude de femmes de haut rang, plus ou moins jeunes, donner respectueusement leurs condoléances au veuf.
"C'est un vrai défilé de jeunes fleurs à marier..." Laissa t il échapper doucement pour que ses paroles ne résonnent pas dans le bâtiment froid et austère en pierre. La nourrice échangea un regard désespéré avec lui, étant la seule adulte à être véritablement touchée par la situation. Le mignon de Monsieur était juste à côté des enfants, traité comme un membre à part entière de la famille royale et cela l'amusait beaucoup. Son amant lui avait imposé ce matin, une tenue de deuil qui convenait aux circonstances. Tout de noir vêtu, s'autorisant quelques fanfreluches au bas de son col et au bout de ses manches satinées; Oscar attirait le regard de tous car c'était bien le seul homme dans tout l'Eglise qui avait de la prestance en ce jour funeste. Certains ducs et comtesses lui adressèrent même quelques mots de réconfort, ce qui était un comble sachant que la présumée morte l'avait toujours haït du plus profond de son être. Il lui avait volé son mari, s'était attiré les faveurs de ses enfants en jouant avec eux, avait envahi sa belle et grande maison, ... C'était donc une fin logique que de voler la vedette à son propre enterrement se dit il. Cette femme avait eut une existence bien morose tout de même... Oscar lança un dernier regard nostalgique vers le cercueil rempli de roses d'une beauté rare avant qu'il ne soit emporté hors de l'église par quatre valets bien bâtis. Oscar ferma un bref instant les yeux, laissant échapper un soupir. Cela allait être une longue journée. Alors autant en profiter pour la rendre attrayante! Il joua des coudes pour rejoindre le frère du roi, poussant quelques nobles grassouillets au passage. "Faites attention jeune homme! La sortie ce n'est pas par là..." "Ah mais qui pousse comme cela enfin?" Oscar gloussa d'un rire enfantin et atteint enfin son amant  par le bras. "Te voilà!"

"Te voilà! Je n'espérais plus te voir ce soir Donald.. Susurra une belle brune un plateau à la main. Le fameux Don, un homme d'affaires élégant à souhait sourit à cette attention et s'assit à la table qu'il avait réservé la veille.
_ Tu as du feu?"

Moulin Rouge, 16 mai 1920.
Solo de trompette. Charleston endiablé. Eclats de rire. C'était le bal des serveuses en petite tenue qui zigzaguaient entre les tables, faisant remuer leurs petites jupettes quand elles en avaient comme si elles suivaient une chorégraphie. La soirée battait son plein comme chaque soir au plus grand cabaret du monde! (n'y voyez aucune référence à Patrick Sébastien)
La scène semblait briller de mille feux grâce aux savants éclairages; la chanteuse d'opérette qui finissait sa chanson d'amour grossière ressemblait à un rêve grâce à ses bijoux argentés qui formaient un halo de lumière naturel autour d'elle. C'est ce moment là qu'avait choisi Estelle pour aller fouiner. La répétition de deux heures avait été un vrai calvaire et malgré ses bandages, la journaliste sentait son coeur battre dans ses pieds endoloris. Il était hors de question qu'elle ait enduré tout ça pour rien... Et elle savait que juste avant leur prestation; les artistes se concentraient. C'était l'instant parfait pour grimper les petits escaliers feutrés qui menaient au bureau de Monsieur Salvetti. Celui ci avait été aperçu quelques minutes plus tôt en train de parader dans un beau costume qui puait l'argent sale au milieu de ses clients les plus connus. Un journaliste à scandale était constamment à côté de la porte d'entrée pour prendre des photos compromettantes et faire accessoirement de la publicité, Estelle avait du soigneusement se cacher le visage pour éviter qu'il ne la reconnaisse. La moquette rouge tapissant les escaliers étouffait parfaitement le bruit des talons de la demoiselle qui eut juste le temps de se planquer derrière un rideau quand le bras droit sortit du bureau. Estelle retenu son souffle qui avait trahi plus d'une personne cachée et pria qu'aucune dentelle de sa robe ne dépasse du rideau pourpre. Le tissu du rideau sentait la poussière. La danseuse infiltrée ferma les yeux de toutes ses forces comme si ça suffisait pour disparaitre. Putain, elle devait bientôt monter sur scène... Deux bottes d'homme se plantèrent de l'autre côté du rideau. Philippe avait remarqué des petits doigts de pied de danseuse sous le rideau privé du chef. Il avait allumé une cigarette et avait prit tout son temps avant d'ouvrir le rideau sur Estelle.
" Alors on s'est perdue? Demanda t il avec un sourire carnassier, bloquant la jeune femme avec l'un de ses bras.
Estelle fit un sourire crispé:
_ Euh oui... Je cherchais... (ne dis pas les toilettes Estelle, ne dis pas les toilettes hurla son cerveau) les... toilettes... Et me voilà! (putain c'est vieux comme le monde, t'aurais pu trouver dix fois mieux! T'es une grande journaliste ou pas? se maudit elle intérieurement)
_ Et tu t'es dis tiens et si j'allais dans le bureau du patron pour voir si y'a des chiottes. *Il rapprocha son visage du sien, frôlant l'embout brûlant de sa cigarette à la joue d'Estelle* Tu me prends pour un con?
Estelle se força à rester stoïque:
_ Loin de moi cette idée, vous avez l'air très vif. *Il émit un grognement, ayant saisit l'ironie dans son ton. Il lui pinça le bras avec force ce qui la fit grimacer* Mais je pensais que les toilettes du patron étaient forcément mieux que les chiottes à la turque dans les loges... c'est toujours occupé par plein de filles en plus.. J'ai été habituée à mieux, je suis juste un peu coquette... " Elle sourit. Le coup de l'idiote marchait en général.

En général tout le monde comate en attendant le prochain métro. Tous les sièges sont pris comme par hasard. On remarque surtout les hommes en costards, debout trop près de la voie; des valises sous les yeux et la cravate mal faite. Un silence d'or règne sur les deux côtés de la station Porte de Saint Cloud, la plupart des jeunes assis se réfugiant sous une capuche sombre de survêtement. Un bruit de roulements mêlé de crissements de tôle se fait entendre, tout le monde se tourne dans la même direction tels des robots bien programmés tandis que le panneau digital vert affiche "prochain métro: 0 minutes". C'est là que Norah déboula d'en haut, sautant les marches 4 par 4, le sac ouvert manquant de se renverser à tout instant.

Boulogne Billancourt, 15 juillet 2014.
Pourquoi fallait il toujours que lorsqu'elle arrive le métro soit déjà là? A croire que le chauffeur l'attendait exprès par pur sadisme pour voir sa mine déconfite quand les portes se refermaient à trois centimètres d'elle. Mais ce coup ci elle ne se ferait pas avoir... Prenant de l'élan, Norah fit un bond de malade et se glissa au dernier moment entre les portes automatiques. "Aha!" Lança t elle tout haut en défiant la porte du doigt, victorieuse. Trois passagers de son wagon se tournèrent vers elle, choqués de voir quelqu'un parler à une heure si matinale, son apparition avait troublé la quiétude générale et elle ne s'en rendait compte que maintenant. Norah fit un sourire à ceux qui la regardaient, un peu gauche et ne trouvant aucun siège de libre, s'accrocha à la barre de fer déjà toute poisseuse. L'étudiante grimaça, un jour elle pensera à apporter des lingettes désinfectantes. En attendant le regard insistant d'une vieille dame sur son sac lui fit penser qu'elle ne l'avait toujours pas refermé.
Au fil des stations annoncées par une voie féminine robotisée, les gens s'agglutinaient de plus en  plus autour de Norah jusqu'à ce que la chaleur et les odeurs corporelles des parisiens l'incommodent. Pressée au milieu d'un gros et d'une femme à lunette, elle releva la tête et ferma les yeux, s'imaginant sur une plage à des lieues d'ici. Norah se rendait au Louvre, ou plus exactement dans la cour du musée à côté de la pyramide pour un devoir qu'on lui avait donné à l'école d'arts dramatiques. Pendant une semaine elle se filmerait en train de faire le mime et en ferait un joli dvd pour accompagner sa copie sur les arts des rues du 20 eme siècle. Cette option était toujours bien notée lorsqu'on y mettait de sa personne et ça pouvait être une expérience sympa au milieu des touristes. On lui lancerait peut être quelques pièces, ça lui ferait de la monnaie pour elle et Enzo histoire d'économiser quelques tickets de métro.
" Station M-U-S-E-E D-U L-O-U-V-R-E-S" Articula la voix. Norah poussa plein de monde et écrasa quelques pieds sans gêne, y'avait que ça à faire pour s'échapper de ce truc avec la foule.  Une femme blonde lui lança un regard neutre avant de partir, sa tête lui disait quelque chose et en effet elle se croisaient tous les matins sur cette ligne. On finissait par connaitre les habitués même si on ne leur parlait jamais, règle d'or du bon voyageur de métro. Et puis même si on essayait de pousser un brin de causette avec son voisin de siège, la personne vous ignorait et mettait ses écouteurs. Bref si vous habitiez à Paris depuis aussi longtemps que Norah vous n'essayiez même pas de faire connaissance avec des inconnus dans les transports en commun. La belle se faufilait à présent dans les toilettes d'un café pour se maquiller comme un mime: la figure pleine de blanc et de noir avec dix fois trop de mascara. Bien qu'elle déteste ces coquetteries de femme, Norah aimait bien se déguiser, ça faisait partie de son âme d'artiste. Elle sortit sa tenue complète de mime de son sac aussi grand qu'une valise comme c'était à la mode et alla se changer après s'être enfermée. La poignée de porte s'agita nerveusement et Norah entendit une voix abrupte demander "Y'a quelqu'un?". Elle leva les yeux au ciel.

Elle leva les yeux au ciel en voyant sa fille. Deux longues jambes aux collants jaune poussin se balançaient au rythme d'une batterie.
"Monsieur le directeur sans même le savoir..."
La flamboyante brune buvait son café du haut du comptoir de cuisine, perchée à côté d'une tarte aux pommes à moitié faite.
" De tous les hommes vous êtes le plus veinard, vous avez.. ouais! digidigidi.. des... dactylo rock!"

Veme Arrondissement, 21 juin 1968.
Le père de famille était planqué derrière son immense journal et feignait de ne pas entendre le boucan provoqué par le transistor qui était au volume maximum. Quand la mère finit par entrer dans la pièce, on ne remarqua même par son air furibond qu'elle contenait de son mieux. En parfaite ménagère, elle se mordit les lèvres puis afficha un charmant sourire pour dire: "Bonjour!"
"Elles sont les plus parfaites, elles chantent à tue tête beebapelula...
_ J'ai dit bonjour!
Ce léger haussement de ton qui trahissait son état d'esprit lui valut d'apercevoir les yeux de son mari derrière son journal et un hochement de tête. Qu'il était passif ce mari qui se contentait de lire pour éviter les conflits familiaux... S'il avait un peu pris en main l'éducation de Colette quand elle était plus jeune on n'en serait pas là pensait Antoinette. Justement voilà que Colette descendait de son perchoir en se trémoussant pour chanter la fin de la chanson.
_ Bee ba pe lulaaah. *Un regard noir au passage à sa mère, ça ne mangeait pas de pain.*
_ Comment vas tu Colette?
_ ...
_ Tu as de ces cernes! Tu ferais mieux de te coucher tôt pour avoir un teint frais le jour de ton mariage.

Des frissons parcoururent tout son corps. Comment OSAIT elle parler ouvertement de cette supercherie? De ce... coup monté! Colette ne s'était toujours pas résignée et les jours passaient à une vitesse folle... Il fallait dire que la fiancée ne se levait que très tard pour vivre principalement la nuit. Alors forcément le temps passait plus vite. C'est toujours comme ça avec les nocturnes: eux ils savent vivre! Ils ne se contentent pas de meubler le temps comme la plupart des gens. Mais sa mère avait tort sur un point, elle n'avait aucune cerne. Tout au plus une légère brume dans son regard soulignait qu'elle n'avait pas beaucoup fermé l’œil depuis son arrivée du couvent. C'était son rythme biologique qui lui criait de ne pas vivre en même temps que le commun des mortels. Rébellion et fascination pour le monde de la nuit, elle avait depuis peu décidé de suivre un groupe d'étudiants en philo dans leurs pérégrinations et avait erré de bars en bars et suivi des discours passionnés sur les sujets d'actualité. Son petit ami du moment, le leader communiste, elle en avait déjà marre. Quentin était mignon quand il partait dans ses envolées lyriques, avec sa coupe de Beatles et son petit foulard rouge éternellement autour de son cou  qui lui donnait des airs de dandys des temps modernes... Elle n'était pas toujours d'accord avec ses idées surtout lorsqu'il délirait sur le fait qu'on devrait tuer tout un tas de monde pour détruire les fondements de cette société américanisée capitaliste pourrie jusqu'à l'os mais elle savait le faire taire avec ses lèvres sucrées. Ils auraient pu rester un bout de temps en couple mais Colette se lassait vite comme si elle avait peur qu'en restant trop longtemps avec une amourette, elle perdrait de sa précieuse jeunesse.
Se retournant très lentement pour ménager son effet, la demoiselle répondit avec fracas:
_ Ton mariage tu peux te le foutre où je pen...
_ Colette.
La coupa net son père de son ton cassant et monocorde. Cela produisait toujours une certaine marque de respect chez ses enfants bien que Colette se montrait soigneusement insolente. Il lui restait une infime trace d'amour pour son père qui ne se montrait pas aussi con que sa mère dans la vie de tous les jours. En même temps c'était difficile de la surpasser ou même de l'égaler en terme de pénibilité.
_ Emprisonnez moi à vie ça sera pareil! Au moins je serais tranquille dans ma cellule.
_ Comment oses tu dire quelque chose de tel? Nous voulons ce qui est de meilleur pour toi, quand t'en rendras tu compte?
*Tout en récitant son sermon habituel, la mère de famille reprit son torchon d'un geste nerveux et faillit décaper une assiette humide qui traînait dans l'évier rien qu'à la force du poignet.* Luc est un très bon parti, il sera devenu ingénieur d'ici un mois. Tu ne pouvais pas rêver mieux avec ton ...caractère.
Colette remarqua qu'Antoinette utilisait le mot caractère comme si c'était une maladie infectieuse ces derniers temps. Elle ressentit de la pitié pour sa mère. Elle qui serait éternellement coincée par ses petites manières, son étroitesse d'esprit, sa petite vie minable; elle ne comprendrait jamais ce qu'était la vie. Pauvre petite chose. Colette sourit, ce qui perturba son interlocutrice et lui refourgua sa tasse vide.
_ Et bien moi et mon caractère, nous nous en allons. Comme ça vous aurez la paix. Vous aimez ça quand il ne se passe rien n'est ce pas?
Le petit frère rentrait du lycée. Lorsqu'il pénétra la grande pièce il sentit bien qu'il venait d'interrompre une énième dispute entre les deux femmes de sa vie. Colette le gratifia d'un sourire radieux pour son arrivée et déposa un baiser sur sa joue.
_ Ne nous attends pas pour dîner p'tit frère.
_ Nous?"


"Nous ne facturons pas sur rendez vous mon chou. *La brunette sourit malicieusement* Si tu ne me réserves pas pour toi tout seul ce soir, je vais devoir ouvrir. Vous pouvez passer par la porte de derrière et demander asile à Saint Denis. Si le cureton dort pas déjà...
_ Au nom du comte ouvrez!"


Maison close, été 1146
La porte fut forcée dans un grand fracas et les soldats se précipitèrent dans tous les coins et recoins de la maison. Très vite, trois chevaliers se retrouvèrent dans la pièce. Il y eut un silence avant que Maude se mette à hurler "Au secours! Ils se sont introduits chez moi tous les deux!" avant de lancer un regard en coin à Emma et Lionnel d'un air de dire que maintenant c'était chacun pour soi.
"Ne vous en faîtes pas madame! Nous allons les arrêter prestement!
Lionnel ne put réprimer un sourire en voyant que le chevalier qui avait sorti cette tirade était tout jeune. Encore un écuyer qui pensait changer le monde par la chevalerie. S'il n'y avait que lui qui le pourchassait, Lionnel lui aurait donné une bonne fessée histoire de lui remettre les idées en place sur le monde.
_ Appelez moi Maude... Le jeune chevalier loucha sur la gorge de notre amie et, profitant du magnifique détournement d'attention que lui offrait son amante, Lionnel souleva un tabouret et le brisa sur la tête du chevalier le plus proche. Il remit sa capuche dans la foulée et sortit son épée de sous sa tunique. "Tu vas servir plus vite que prévue ma belle" Dit il à sa lame. Et dire qu'elle n'avait pas encore de nom. Jean se fera certainement un plaisir de la baptiser comme toutes les épées de ses hommes de confiance. C'était une petite farce qu'on se faisait entre frères d'arme car un dicton circulait parmi eux : la seule amie en qui ils pouvaient jamais avoir confiance au combat c'était leur lame. La bande "à Jean" passait en second et les prostituées en dernier dans l'ordre des priorités.
Un assaillant voulut s'en prendre à Emma, alors Lionnel s'interposa entre eux et embrocha le chevalier. Les yeux de la voyageuse s'embuèrent. Le ténébreux malfrat fit la moue en la remarquant si sensible. N'avait elle jamais vu de sang? Quelqu'un mourir sous ses yeux? ça devait être une de ces femmes nobles qui s'était retrouvée sans le sou dans les rues de Paris.. Enfin quoiqu'il en soit il ne pouvait pas la laisser là alors que ces crétins de chevaliers la prenait pour sa complice. Etre au mauvais endroit au mauvais moment, cela suffisait à beaucoup de juges pour condamner un innocent. Lionnel se dirigea alors rapidement vers la sortie tandis qu'Emma restait tétanisée. Il fit machine arrière, brandissant sa lame pour protéger les femmes de la pièce: "Tu préfères rester là?" La demoiselle lui lança un regard apeuré. Décidément il devait tout faire lui même. Lionnel lui prit la main et l'entraina en courant dehors.

Les bruits de pas résonnèrent dans la ruelle du Quai d'Orsay. Par réflexe vous tournez la tête. Rien. Tout est désert. Votre amie vous taquine quand vous lui demandez si elle n'a rien entendu. Comme des gens qui couraient.

Quartier du Musée d'Orsay, maintenant
"Alors toi t'es comme ça, dès qu'il fait nuit, tu flippes parce qu'on est à Paris? Tout peut arriver, c'est ça?
_ Arrête de te foutre de moi..."

Ce n'est que quand vous furent loin que la rue disparut.
"Votre Majesté? ... Ohé?" Cria une jeune marquise du 17 eme siècle avant de se recroqueviller par terre, morte de peur en entendant un air des Daft Punk venir de l'autre côté de la Seine.

Paris est une grande ville à toute époque. Et il semblerait que le destin ait des plans particuliers pour certains de ses habitants.





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