Le petit monde de Tess 2.0

La famille De Jarjais est d'origine noble (d'où la particule), malheureusement son père était mêlé à l'affaire des Poisons organisée par l'ancienne maitresse du roi Mme de Montespan et il a été arrêté et croupit à aujourd'hui en prison. Sa femme et ses proches parents ont tous été désargentés, ils vivent donc pour la plupart dans la même misère que les gens du tiers Etat. Adèle, plus connue sous le nom de Marc, s'est travestie depuis son plus jeune âge pour subvenir aux besoins de sa mère. Elle a donc usurpé l'identité de son frère cadet, mort à l'âge de deux ans d'une maladie inconnue. C'est ainsi qu'elle a reçu une bonne éducation et a appris à manier l'épée aussi bien qu'un soldat. Sa fine lame a été repérée par le capitaine de la garnison des mousquetaires de Paris alors qu'elle pourfendait un voleur en pleine rue.
Depuis peu, Adèle est mousquetaire. Elle est sans doute la première femme à être devenue mousquetaire, fidèle soldat du roi, et assurément la dernière si elle se fait démasquer. Les risques sont démultipliés car la semaine elle est obligée de dormir avec ses compagnons d'armes dans la caserne en plein Paris. Elle a donc monté tout un stratagème pour se lever tôt, se laver là où personne ne va, s'attacher les cheveux et se cacher le visage avec son grand chapeau enfoncé sur sa tête.Ses collègues l'ont tout de même remarqué et la charrient à cause de son "joli minois de fille" et on le surnomme parfois belle gueule ou bien fillette. Adèle doit donc faire ses preuves bien plus que tout autre pour rester à la hauteur de sa charge.

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Bien loin des préoccupations des jeunes femmes de son âge, elle n'a jamais pensé à l'amour. Ce n'est pas pour elle, Adèle a déjà assez de choses à penser comme cela... Seule personne qui connait son secret: son oncle, soldat proche de la retraite qui, bien qu'il réprouve ses agissements ne peut s'empêcher de la protéger pour qu'elle garde son lourd secret.
Quand elle a quelques jours de permission elle les passe auprès de sa mère et ce sont les rares instants où elle essaie de se comporter comme une femme. (sa mère l'obligeant à porter une robe au moins une fois de temps en temps) Mais elle n'est vraiment pas à l'aise toute fardée... Et la délicatesse est loin d'être son point fort. D'habitude si gracieuse et agile, quand elle doit se comporter en "madame", elle se prend les pieds dans sa robe, se décoiffe, jure lorsqu'il ne faut pas,...

Fils de connétable, Oscar Bonaventure a grandit sur un beau et riche domaine malgré sa modeste lignée. En effet son père bien que domestique d'un duc, était très ami avec celui ci et Oscar a pu être élevé avec le fils du duc qui avait environ son âge. Depuis tout petit il manie très bien l'épée, les duels épiques étaient sa véritable passion. Le danger d'être transpercé par un mousquet ne l'arrêtait pas, il a toujours aimé jouer avec le feu. Nouant une forte amitié avec le petit duc, il se senti trahi lorsque son ami d'enfance lui tourna le dos dès qu'il eut un poste haut placé à la cour. C'est depuis lors qu'Oscar nourrit un dégoût pour toutes les personnes issues de la noblesse en général, toujours à vous regarder de haut. Mais s'il les méprise, cela n'empêchera pas notre Oscar de lécher quelques bottes pour obtenir ce qu'il veut. Son charme inné a séduit bien des comtes et de marquises, et plus sa proie était haut placée plus il aimait ce jeu du chat et de la souris.
Oscar s'est bien vite détourné de ses parents. Quand il eut 16 ans il se fit débaucher par une troupe d'acteurs de théâtre itinérante. C'est alors qu'il se découvrit un grand talent pour la comédie. Il pouvait pianoter sur la gamme des émotions très facilement, passant d'un regard mélancolique à un rire enfantin contagieux. En réalité il avait appris à jouer la comédie dès qu'il eut commencé ses petits jeux de séduction. Oscar est très ouvert d'esprit et sait ce qu'il faut faire pour se faire entretenir par les plus grands. Alors qu'il jouait dans une pièce spécialement écrite pour le roi par Molière, Monsieur succomba à son charme fou. Il le couvrit de cadeaux et le supplia pendant des semaines de venir habiter dans son palais. Oscar finit par accepter, sachant que le frère du roi traitait ses mignons comme des princes. C'est depuis lors qu'il vit dans une majestueuse demeure, passant ses journées à ne rien faire en divertissant son amant.

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Mais une prison dorée reste une prison et Monsieur est très jaloux. Oscar n'est pas fait pour rester toujours au même endroit et s'échappe régulièrement la nuit, le visage masqué d'un loup, pour fraterniser avec les bohémiens de la cour des miracles (basfonds de Paris) qui le fascinent. Il n'est jamais contre une aventure de passage que ce soit avec un homme ou une femme, il aime LA beauté et ceux qui l'amusent.

Vincent est né de l'union de la maitresse royale Mme de Montespan et du roi. C'est le portrait craché de Louis physiquement, il est beau et a de la prestance, il est calme et réfléchit. Ce serait l'héritier de la couronne parfait sil était né d'une reine... Malheureusement sa mère en plus de n'être qu'une maitresse (mariée de surcroit au marquis de Montespan) a été exilée à la campagne quand elle ne fut plus du goût de sa majesté. Toute la vie de Vincent tourne autour de son père malgré lui, il a essayé toutes les attitudes: étudier d'arrache pieds et devenir brillant pour le rendre fier, s'effacer pour ne pas créer de scandales... Mais depuis son 18 eme anniversaire il a décidé de faire sa vie sans se préoccuper des conséquences. Son père ne l'a jamais aimé? Les rares hauts dignitaires qui connaissent son visage l'insultent sans vergogne? Sa mère est devenue complètement folle depuis l'affaire des poisons et cherche à se venger? Qu'importe, il ne vivra plus dans une demeure isolée, désormais il participera aux cérémonies officielles. Tout ce qu'il veut c'est avoir une vie paisible et se sentir aimé de sa femme. Et si au fond de lui une colère grandit envers son père et les courtisans de Versailles, il essaie de la réprimer de tout son coeur. Il sait que s'il est arrivé à un âge si avancé c'est uniquement par chance, il a rescapé à plusieurs tentatives d'assassinat. Aujourd'hui il est son propre danger, son maitre d'école pour qui il a un profond respect n'a cessé de le mettre en garde: "ne sois pas trop intelligent et ambitieux Vincent. Sois fade et bien sage et tout ira bien."
Les gens se confient facilement à lui car il est attentif et sait écouter. De plus on le méprise pour son rang alors personne ne fait attention à sa présence. Il a vécu jusqu'à maintenant un peu reclus dans la maison de campagne de sa mère. Il n'a jamais manqué de rien et ne connait pas encore bien le monde et la société. Il ne connait que les médisances et la folie de la cour et n'a pas une haute estime de lui même. Il se prend pour un incapable de bâtard bien qu'il excelle dans tous les domaines. Sa condition est frein à tout ce qu'il entreprend alors pour l'instant il n'entreprend rien.

Lors de ses nombreux jours de repos à la campagne, il part des heures entières dans la forêt chevauchant son destrier. Ce cheval il le chérit plus que tout au monde, c'est son moyen de s'évader de sa routine. Il a presque oublié que ce fut le premier cadeau que son père lui offrit pour son 7eme anniversaire.
Il se passionne pour l'art de la guerre et dévore les livres spécialisés en plan de batailles et autres tactiques savantes. Depuis tout jeune il baigne dans une ambiance paranoïaque à la maison, sa mère s'enfermant des semaines entières dans son "laboratoire" concoctant divers poisons pour se venger de vieux ennemis qu'elle ne reverra sans doute jamais. Mme de Montespan semble enfler au fil des ans, se consolant dans les petites douceurs. Vincent l'aime de tout son coeur mais malgré tout sa mère représente l'état qu'il ne veut jamais vivre: sombrer dans la folie et finir ses jours misérablement à cause du roi. Le mari de sa mère, Mr de Montespan n'est quasiment jamais là. Curieusement lors de ses rares apparitions il se montre très gentil avec Vincent comme s'il était un proche parent.
Vincent bien que réfléchi reste encore assez innocent. Il aimerait se marier avec une femme intelligente et qui l'aime. Malheureusement il n'a aucun pouvoir sur son futur mariage arrangé, sa mère s'étant prise de passion pour son avenir, ce qui est loin de le soulager bien au contraire.

Fille d'une mère au foyer tout ce qu'il y a de plus cliché et soumis et d'un haut politicien, Estelle a reçu une très bonne éducation pour une fille et a toujours eu une grande soif d'apprendre. Elle est curieuse de tout et depuis toute petite ne sort jamais sans un petit carnet pour noter les choses intéressantes qui lui sont arrivées. Estelle est une femme indépendante et qui sait ce qu'elle veut. Elle surfe sur la vague des "années folles" pour bousculer les habitudes et donner une place plus importante aux femmes. Adolescente au tout début de la "grande guerre", elle s'est fait une place grâce à son caractère bien trempé au journal "le Parisien", prenant un nom de famille d'emprunt pour qu'on ne fasse aucune relation entre elle et son père, un certain monsieur Alexandre Millerand...
Sa plume est loin d'être docile et plusieurs de ses articles se sont déjà fait censurés car ils étaient loin d'être conventionnels. Grâce à sa famille elle peut vivre dans un bel appartement du deuxième étage dans le quartier de Montmartre. La vue sur les toits de Paris lui remonte toujours le moral et elle adore contempler la ville qui s'éveille aux aurores. En effet, mademoiselle se lève toujours très tôt avant d'aller au journal pour écrire son roman. Elle planche dessus depuis des années et ce roman policier commence enfin à prendre forme. En attendant elle va aux quatre coins de la ville pour être au courant du dernier scoop, de la dernière rumeur et est toujours aux endroits branchés. Toujours de sortie, elle a beaucoup de contacts comme le nécessite son métier.

Par contre, niveau vie amoureuse, à cause de ses idées trop modernes pour son époque elle effraie souvent les hommes. Pour ne rien arranger elle est féministe jusqu'au bout des ongles et n'hésite pas à clamer ses idées partout y compris dans ses articles. Elle est d'un naturel pétillant et adore profiter de la fête qui ne s'arrête jamais à Paris. Bien qu'elle soit très moderne sur certains points, à cause de son éducation "bon chic bon genre" elle garde quelques idées assez traditionnelles en ce qui concerne les colonies française ou l'Eglise.
Elle est très populaire parmi les artistes en vogue qu'elle a de nombreuses fois interviewé et ses nombreux amis sont toujours partants pour de nouvelles expériences. Pour se défouler, rien de tel que d'aller dans une de ces "boites de jazz" fraichement ouvertes, la danse est son défouloir et elle adore se pomponner.

Après avoir fait son service militaire obligatoire et aidé la France à vaincre l'ennemi allemand, Zach a décidé de rester dans ce beau pays dont on lui avait tant parlé à Oran. Zach est un pianiste né en Algérie, sa mère étant française et son père d'origine algérienne. Il a été élevé dans une grande famille chaleureuse et a des valeurs très traditionnelles: il veut se marier dès qu'il aura trouvé l'amour et faire plein d'enfants. En attendant il a bien l'intention de profiter de Paris et de sa jeunesse, l'ambiance chaude de la capitale l'émerveille littéralement.
Il ne connait pas grand chose à la vie, mais voudrait se faire plein de bons souvenirs après avoir vécu une année horrible en 1918.qu'il aimerait volontiers oublier... D'ailleurs toutes les nuits il a des terreurs nocturnes et ses cris réveillent ses voisins furibonds qui cognent alors contre les murs pour le réveiller. Il craint de ne pouvoir jamais oublier le sentiment d'être un meurtrier bien qu'il e soit battu pour l'amour de sa patrie...

Grâce à des notions de piano que sa mère lui a enseigné il se débrouille plutôt pas mal sur les morceaux de musique classique, mais ce qu'il préfère jouer c'est une musique toute nouvelle: le jazz. Il s'avère très doué en improvisation et préfère s'exprimer corps et âme dans sa musique plutôt que de ne s'étaler en paroles. Il apprend vite et est plein de bonne volonté. Jusqu'à présent il n'avait pas de métier régulier, il èrait de musical en boite de jazz en espérant être gardé. Et puis un jour il s'est engouffré dans un petit musical de quartier et il a été embauché par la grand mère de Sofia.

Agathe est une étudiante tout ce qu'il y a de plus normal: elle travaille assez pour avoir des notes moyennes, elle a une vie sociale et de bonnes amies, des fréquentations et un petit ami qu'elle fréquente depuis 6 mois. Cela fait longtemps qu'elle rêve de vivre la vie étudiante, mais depuis son entrée en première année de fac de droit ses rêves se sont un peu brisés. Elle a tout ce dont elle a toujours souhaité et pourtant elle lui manque quelque chose d'essentiel sans qu'elle sache dire quoi.

Cela fait longtemps qu'elle a planifié de devenir avocate, c'est sa vocation depuis toute petite. Ses parents l'ont toujours vivement encouragés et soutenu, voire même un peu foutu la pression. Elle n'ose pas se confier à eux malgré le fait qu'elle en soit très proche... Souvent en plein milieu d'un cours de droit des affaires, son esprit divague et elle se voit prendre le premier train, sans réfléchir, sans regarder la destination. Et vivre. Vivre au jour le jour, sans se soucier d'étudier, de bosser jusqu'à 65 ans, d'économiser,... Son petit ami rigole toujours quand elle lui fait part de ses rêveries. Dans ces moments là il la surnomme la chérie idéaliste, l'embrasse et change de sujet. Elle adore ses amies et les soutient toujours beaucoup mais lorsqu'elle ne va pas bien il n'y a jamais de renvoi d'ascenseur, son entourage est assez égoïste et ne demande jamais comment elle va.
Elle a l'impression que cette époque fait que tout le monde est très individualiste et creux. Mais elle fait avec, parce que c'est pour son avenir et pour son bien et essaie d'être positive et d'apprécier ce qu'elle a. Car elle sait sa chance de faire des études secondaires et d'avoir son propre appart en plein quartier latin. Jusqu'à ce qu'un beau jour elle doive passer derrière la Gare d'Orléans... Et se réveille en pleine rue de Paris... du 17eme siècle.

Nathan a débarqué à Paris à l'âge de 7 ans après la mort de sa mère. Il ne parlait que l'anglais et le coréen ce qui le fit vite devenir l'attraction de ses petits camarades. L'ambiance scolaire ne lui laissa pas de bons souvenirs, si bien qu'une fois arrivé au collège après avoir très bien appris notre langue, il devint un véritable cauchemar pour ses professeurs. Quand il ne séchait pas, il se bagarrait ou encore était insolent avec les adultes. Il arriva au lycée par miracle et y passa sa seconde à se forger une réputation de bourreau des coeurs. A l'âge de 18 ans il se fit sortir de chez lui à coups de grands coup de pied au cul par son père. Il était à la rue, sans diplôme, sans rien. Il ne s'était pas désintéressé des études juste à cause de l'ennui que les cours de philosophie lui procuraient, son père avait joué un grand rôle dans son échec scolaire. Après la mort de sa femme il avait sombré dans l'alcool et dès que Nathan rentrait de l'école, son père piquait de violentes colères et parfois le frappait. Sa majorité avait donc sonné le glas des maltraitances et bonjour liberté. Il rêve de devenir chanteur de rock mais pour joindre les deux bouts il bosse comme serveur dans un café rue Rivoli. Il n'est pas très consciencieux comme employé mais son patron le garde car il lui est sympathique et qu'il plait bien aux clients.

Le week end il s'entraine à composer des morceaux sur sa guitare électrique d'occasion, malheureusement il n'est pas très doué pour imaginer, il n'est bon qu'à jouer parfaitement les chansons connues. Avec sa voix envoutante il se dit que s'il rencontrait un compositeur il ferait un malheur et deviendrait très riche et entouré de femmes.

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Il habite avec trois amis de lycée, aussi troubles fêtes que lui. Il a beaucoup de connaissances à travers la ville car il aime bien sortir et faire de nouvelles rencontres. Nathan attire le regard grâce à son exotisme. Il peut s'amouracher d'une fille au premier regard. Il devient très possessif avec ses petites amies ainsi qu'avec ses amis. En amour il se lasse très vite, car en secret il rêve de rencontrer la femme parfaite: sa muse qui lui donnera enfin l'inspiration qui lui manque pour commencer enfin à vraiment vivre.

Norah a grandit en Bretagne avec son petit frère et sa mère, ne rendant visite à son père que pendant les vacances d'été à Paris. Bien que son père soit censé passer du temps avec ses deux enfants, il les a très vite fourgué dans un camp pour adolescents dans une petite ville en banlieue parisienne à chacune de leurs visite, prétextant qu'il avait trop de travail pour les voir plus d'une semaine par an. Monsieur Deschanel est en effet un grand businessman qui est parti de rien et qui se retrouve aujourd'hui à la tête d'une entreprise transnationale d'électronique. C'est également ce qui a causé son divorce et son déménagement, Norah et son frère faisant office d'arbitres depuis tout petits.
D'une timidité maladive lorsqu'elle était enfant, on lui paya des cours de théâtre donnés par une tragédienne très réputée. Au prix d'un travail sur elle même intense, Norah vainc sa timidité, ou du moins su donner le change. Ces cours de théâtre hebdomadaires lui permettaient de se glisser dans la peau de milliers de personnages différents qui lui donnaient l'illusion d'échapper à son quotidien. Le malade imaginaire, Lucrèce Borgia, tous étaient prétexte à vivre la vie de quelqu'un d'autre et elle utilisa les techniques d'actrices dans la vie de tous les jours. Plus elle jouait la comédie dans sa famille: le sourire aux lèvres plus elle se prenait au jeu jusqu'à ne plus faire attention au regard des autres.

C'est au fameux camp de vacances parisien qu'elle rencontra à l'âge de 15 ans, Enzo. L'adolescent parfait dans toute sa splendeur: bourreau des coeurs à la gueule d'ange, drôle, intelligent,... Ils s'entendirent à merveille immédiatement et chaque été se retrouvaient avec joie pour faire les 400 coups. Norah n'arrive pas à se souvenir à quel moment précis elle sut qu'elle était amoureuse de lui. Peut être au premier regard instinctivement puis son cerveau l'avait admis bien des années plus tard...

Sa passion pour la comédie la poussa à s'inscrire dans une école réputée de Paris d'arts dramatiques. A sa grande surprise elle fut acceptée et déménagea l'été suivant le BAC. Sa mère et son petit frère allaient lui manquer (d'ailleurs sa mère avait mis longtemps à accepter la nouvelle de son départ) mais cette aventure l'excitait au plus au point. Quitter sa campagne bretonne pour l'agitation de la ville la rendait rêveuse. "Arts dramatiques" c'est une expression fourre tout pour vous apprendre à jouer les acteurs de comédie, tragédie, vous donner des bases de scénaristes et de cinéma et j'en passe. Croisant les futurs Spielberg et Lucas, Norah se plait énormément dans son école hors de prix... Bien que sa mère lui envoie quelques centaines d'euros tous les mois pour l'aider Norah est obligée de travailler dans une petite libraire pour joindre les deux bouts. Dans sa recherche d'appartement/chambre de bonne pas chers, elle croisa Enzo qui lui aussi se cherchait un logement. Ils se mirent tout de suite d'accord pour devenir colloc.
Son meilleur ami vient souvent à la pause déjeuner pour admirer ses costumes lorsqu'elle joue dans des tragédies et la taquiner. Ils sont très complices et partagent tout. Leur loft est un vrai nid douillet un peu en bordel car aucun des deux n'est très doué pour le ménage. Lorsque monsieur ramène une fille à la maison, Norah s'éclipse sur le toit où ils ont une petite véranda fermée avec vue sur le bois de Boulogne.
La vie sentimentale de Norah est un désert aride depuis ses 18 ans. Son ami d'enfance ne s'étant jamais rendu compte de son amour, elle essaie de se rendre remarquable à ses yeux en tant que femme. Dans ses jours de grand désespoir sentimental, elle se dit qu'il ne la considérera jamais plus que comme sa soeur, n'ayant jamais remarqué quelle belle femme elle était devenue. Ils ont bien échangé un doux baiser alorsqu'ils étaient ados mais Enzo cassa le lendemain, ayant repéré une plus belle proie dans le camp de vacances. Depuis ils sont restés "amis pour la vie", lui riant en repensant à "ce fameux été", elle moins.

Norah n'a plus rien à voir avec la petite fille timide et muette qu'elle était. C'est maintenant une femme qui parait sûre d'elle. Elle essaie de ne pas se prendre la tête et de vivre au jour le jour comme un artiste bohème, ce qui la pousse à faire des choses très extravagantes qui lui valent de jolis surnom dans son école. Et alors qu'elle ne mâche pas ses mots avec ses amis, le seul domaine où elle perd tous ses moyens c'est en amour. Au fond d'elle même Norah est très anxieuse et réfléchit beaucoup trop, mais cela ne se voit jamais. Une vraie petite femme des temps modernes qui joue sur les apparences et personne n'a jamais réussi à briser sa carapace... Même pas Enzo dans un sens car il n'essaie pas de creuser plus que ça ses sentiments.

Traducteur pour une organisation internationale équivalente à l'ONU d'aujourd'hui, Alec est né sur ce qui était autrefois la France.
Enfant unique, son physique a été choisi avec soin par ses riches parents sur catalogue avant sa conception médicalement assistée. Au 26eme siècle, cela est devenu en effet une pratique très courante parmi ceux qui gagnent bien leur vie, Alec est donc doté de tant d'aptitudes physiques que mentales que cela serait extrêmement troublant pour quelqu'un du 21eme siècle. Au milieu de toute cette technologie omniprésente dans son quotidien, le jeune homme aspirerait à vivre plus simplement et plus en accord avec la nature qui a pratiquement disparu. Cet attrait pour un monde plus naturel le porte depuis tout jeune à dévorer les romans du 22eme et 21eme siècle et à faire du sport plutôt que de prendre des pilules chimiques pour garder la taille fine.
Arrivé à la fac, il prit option français ancien en langue vivante 2 et travailla d'arrache-pied pour gravir les échelons des traducteurs, ce qu'il réussit haut la main.
Alec a toujours eu cette impression que sa société était fausse, que les dirigeants anglo-saxons contrôlaient tout le monde et manipulaient la population... Il a toujours rêvé de faire partie des chanceux que l'on choisissait pour partir dans la galaxie voisine, mais malheureusement il ne put que faire le tour en navette touristique du système solaire détruit. (la terre ayant résisté à l'explosion du soleil grâce à la science, toute la nature, les rayons du soleil etc étant recréés artificiellement). Alec n'a jamais trouvé de femme avec qui il était vraiment sur la même longueur d'onde, il n'a jamais eu de relations très longues (mais ce n'est pas faute d'avoir essayé). Malheureux en amour, il passa la plupart de son temps au travail et avec ses amis. Il collectionne toute sorte d'objet "rétro" qu'il achète sur le net des brocanteurs et son appartement ressemble à un studio de cinéma tellement les pièces ressemblent à des décors montés de toutes pièces.

Alec aimerait bien profiter de la vie à fond comme dans les films mais le quotidien le rattrape bien trop souvent à son goût, il n'a pas vraiment le temps de se détendre entre son boulot et les réunions de famille. C'est quelqu'un de très positif, il essaie toujours de garder le moral.
Malheureusement sa santé mentale sera mise à rude épreuve lorsqu'un matin alors qu'il était sorti faire son jogging quotidien, un clochard ensanglanté sortit de nulle part et le heurta. La dernière image qu'il garde de 2552 c'est ce sdf le poussant en arrière sans raison.
En une fraction de seconde de vieux bâtiments en pierre se dressèrent autour de lui et le ciel matinal prit une couleur bleue nuit. Alec venait d'attérir en 2013, bien avant la 3eme guerre mondiale, l'invention de la téléportation et j'en passe. Tout ce qu'il gardait de son époque étant son bracelet où il avait stocké tous ses fichiers, ses romans et sa musique. Avec ses vêtements futuristes et son accent anglais, il semblerait que son arrivée ne passa pas inaperçue puisqu'elle fut filmée...

Fille de paysan, Johanna a vécut toute son enfance à la campagne, à deux heures de Paris. Elle n'a quasiment jamais été à l'école, ses parents lui ont légué uniquement leur savoir sur comment gérer une exploitation agricole. Seulement voilà la petite Jo bien qu'elle ne soit ni intelligente, ni sûre d'elle, la nature l'a toutefois gâtée. Dès ses 12 ans elle fut courtisée par bon nombre de petits pré pubères des alentours grâce à son visage d'ange et à sa voix langoureuse. Ben que son père lui répète que sa bouille ne l'aiderait en rien dans la vie dure qui était la leur, il se révéla par la suite qu'il s'était lourdement trompé. Quand la guerre fut bien installée, les soldats allemands privilégiaient les fermes et les grandes maisons pleins de nourriture pour leur occupation et leur pillage; et la ferme des Holmes ne fut pas épargnée. Et alors que sa famille ne se montrait pas vraiment coopérative ainsi que tous les habitants du village, le plus haut gradé des bosch eut le coup de foudre pour Johanna. C'était un trentenaire qui parlait parfaitement bien le français, il était poli, gentil et avait de beaux yeux bleus. Il lui promit monts et merveilles et elle s'offrit à lui pour la première fois de sa vie. Pour lui plaire elle se tint les cheveux en blond et cela lui alla encore mieux que sa couleur ébène naturelle. Elle voulut l'accompagner mais il ne voulait pour rien au monde qu'elle ne soit blessée sur un champ de bataille alors il lui donna de l'argent et ordonna à quelques soldats de l'escorter jusqu'à Paris. A son retour de guerre qui serait victorieux, cela ne faisait pas de doute pour lui, il la rejoindrait à la capitale et l'épouserait.

Comme vous le savez l'Allemagne n'a pas eut une fin aussi heureuse que prévue, et Jo se retrouva en 1919 seule à Paris, comprenant que son beau soldat allemand ne reviendrait jamais. Elle avait abandonné sa famille mais cela ne lui faisait ni chaud ni froid, elle n'aurait pas de mal à trouver un travail mieux que fermière. Si son père lui avait transmis une seule chose c'était bien la faculté de s'adapter à tout sans éprouver de la tristesse.
C'est ainsi qu'elle se fit vite repérer par le patron du Moulin Rouge qui en fit une des vedettes du cabaret. Jo a en effet un numéro à elle toute seule qui consiste à se dévêtir au son d'un jazz langoureux, plume par plume. Ce travail paie bien et elle peut faire ce qu'elle veut, c'est tout ce qui lui importait. Alors quand on lui proposa dans le bureau de Mr Salvetti, patron du Moulin Rouge, de sa faire plus d'argent qu'elle n'en gagnait déjà elle accepta sans poser de questions. Depuis elle doit vendre son corps au plus offrant, députés, petit ministre, policier corrompu, Jo a perdu toute joie de vivre.
D'un naturel calme, elle en est devenu passive, tel un pantin qui sourit sur commande de Mr Salvetti. Ils iront tous en enfer un jour, c'est ce qu'elle se répète pour tenir le coup tous les dimanches à la messe. Elle a bien essayé un jour de s'enfuir de ce milieu proxénète mais ils retrouvent toujours les désobéissantes. Jo mit des mois à retrouver son beau visage d'ange, tuméfié par les coups. Depuis elle est bien sage et n'espère plus rien. Son stress la pousse à se noyer dans la nicotine, ça finira par la bouffer mais en attendant elle vous demandera de son air de femme enfant si vous n'avez pas du feu.

Vous vous êtes déjà demandé comment les grands building du quartier la défense restaient aussi étincelants malgré vent et pluie? C'est un détail qui ne nous intéresse pas vraiment jusqu'à ce qu'on remarque en levant le nez du trottoir, qu'une nacelle pend au 34eme étage de la tour Montparnasse.

Après avoir fait 5 ans d'études de psychologie et une année de philosophie, les parents de Félix lui ont coupé les vivres, constatant bien que leur fils était de ceux qui comptait rester à jamais étudiant pour vivre aux crochets de la société. Depuis un peu plus d'un an, le ténébreux intellectuel fait ce qui lui tombe sous la main pour vivre. L'ambition? Le désir d'être utile et de trouver la place dans la société? Il ne connait pas. Il a bien compris depuis le lycée en lisant un maximum et en se cultivant que l'Etat exploitait les anonymes jusqu'à ce qu'ils soient vieux et malades. Felix a donc décidé depuis la terminale de ne jamais se poser, de ne jamais rester coincé toute sa vie dans un boulot. Il y avait tant de choses à faire, à découvrir, à apprendre,. à comprendre pour agir,...

Felix, c'est un romantique dans l'âme. Il rêve souvent les yeux ouverts. Toujours dans ses pensées, le beau brun scrute avec plaisir les passants, les gens dans les transports en commun et essaie de deviner leur caractère, ce qu'ils font dans la vie. Il s'imagine plein de scénarios possibles:  Aurait il pu devenir l'ami de ce mec en costard cravate qui est toujours en retard à la station? Est ce que cette jeune femme au chapeau noir était fan des années 50 vu son style vestimentaire? Il préfère les idées à la réalité. Et s'il est fan de cinéma et de séries, lorsqu'il est confronté aux gens il est toujours déçu. Son idéalisme de jeunesse l'a rendu aigri et misanthrope, n'hésitant pas à envoyer chier la personne qui lui marche sur le pied sans vergogne dans les magasins, ou remettant à sa place son collègue plus impoli que jamais. Felix est devenu vieux avant l'âge, il ne croit plus qu'il pourra trouver l'amour ou une belle amitié, ayant trop constaté que les gens le décevaient souvent. Au lycée il avait foi en l'avenir, et trop de connaissances l'ont fait souffrir.
Alors il a trouvé un mode de vie calme et solitaire: son minuscule appart au plus haut d'un HLM, son ordinateur rempli de téléchargements de films en tout genre, ses écouteurs sans lesquels il ne sort quasiment jamais... Il garde tout de même quelques connaissance de la fac, les "vieux de la vieille" comme il aime les appeler qui apprécient son humour noir et supportent son caractère malgré tout. Il n'a pas de meilleur pote mais au moins ça lui évite de rester seul toute l'année. Lorsqu'il a trop froid dans son canapé lit, il fait un tour dans les bars du quartier et ramène une fille d'un soir. Il sait être charmant sur commande, c'est juste que la plupart du temps il n'en a aucune envie.

Ce laveur de vitre aussi transparent pour les habitants de l'immeuble que le verre, c'est désormais lui. Depuis qu'il a accepté il y a quatre mois ce boulot, il s'y plait plutôt bien, faisant le tour des grattes ciel de la ville régulièrement. Rien n'est plus calme que dans sa nacelle, et il s'arrange pour ne pas parler avec son binôme. La vue est splendide aussi bien à l'extérieur qu'à l'intérieur... Huit fois qu'il lave les fenêtres d'une belle inconnue au 48eme étage de l'immeuble huppé du quartier de la défense. Il traine toujours le plus possible pour pouvoir l'observer. Il sait quasiment tout d'elle: ce qu'elle mange le matin, ce qu'elle regarde à la télé,... Elle avait un copain et ils ont rompu il y a trois semaines. Félix déteste se l'avouer mais il l'aime. Comme un amateur d'art regarde une toile. Comme un rêveur, son fantasme. Elle ne fait jamais attention aux laveurs de vitre contrairement à certains qui aiment bien ouvrir leur fenêtre et papoter ou leur offrir des cafés. Peut être qu'un jour le hasard lui offrira l'occasion de rentrer en contact avec elle... Pour cette fille qui l'intrigue, il serait prêt à espérer encore un peu que le genre humain n'est pas totalement pourri.

Femme de chevalier, adultère, mère et professeure de lycée, Catherine a vécu plus d'une vie en trente ans...
Elle naquit dans le Paris du XII eme siècle dans une riche famille noble. Toute sa vie avait été programmée et elle ne s'en offusquait nullement. Vivant une vie frivole, pleine de discussions et de broderies avec d'autres dames de la cour, la petite Catherine de Poitiers grandit en étant le modèle de toute. Dotée de suffisamment de vertus pour pouvoir être une bonne épouse, on la maria dès ses 15 ans à un très beau vicomte. Il était fougueux et fou amoureux d'elle. Leur idylle dura de nombreuses années, offrant un spectacle adorable à tout Paris. Ils avaient un château aux alentours de Paris, le vicomte étant lui même vassal direct du roi, et Catherine gérait son domaine à merveille en digne maitresse de la seigneurie. Tout aurait pu être parfait si la dame avait enfanté rapidement. Coup du destin ou d'une malédiction, Catherine arrivait sur ses 21 ans sans que jamais ses règles ne furent embêtées.
A bout de patience et sujet aux railleries discrètes, le vicomte devint de plus en plus désagréable, la délaissant pour des domestiques et des femmes de petite vertu. Ayant tout essayé: remèdes de fertilité douteux vendus à la foire, bains chauds et autres astuces de grand mère inefficaces, Catherine se repliait de plus en plus sur elle même à mesure que le temps passait et que son époux s'éloigne.

Si elle n'enfantait pas bientôt, son mari corromprait certainement un évêque pour obtenir l'annulation du mariage, et la pauvre se retrouverait humiliée et condamnée à une vie de vieille fille terne. Elle l'aimait toujours mais il ne faisait rien pour qu'elle ne l'oublie pas...
Au fil des tournois et des banquets, le pire dut arriver. Un beau et jeune chevalier était tombé sous le charme de la vicomtesse comme beaucoup d'autres avant lui. Mais ce chevalier se montra plus persistant que les autres: la couvrant de cadeaux et de poèmes. Bien loin de s'en écœurer, le seigneur du château s'en félicitait, prenant la cour que ses vassaux donnaient à sa femme comme un compliment. Une chose en entrainant une autre, Catherine en fit son amant. Tout s'était passé si facilement... Elle se confessait tous les jours pour ses pêchés mais ne pouvait se résoudre à mettre fin à sa seule part de bonheur. Elle finit par tomber enceinte. Le vicomte se douta de quelque chose, bien qu'il ait tout de même couché avec sa femme de temps à autres, si bien qu'il mena son enquête. Cela fut facile de découvrir la vérité, personne n'ayant véritablement pris le soin de dissimuler le pot aux roses. Attaqué au plus profond de son honneur, le vicomte monta un stratagème immonde. Il attendit que Catherine accouche de son hériter, qu'il soit de son sang ou pas importait peu  du moment que la cour le pensait. Ce fut un fils superbe et bien portant. Et quelques jours plus tard, Catherine fut emportée par les soldats du roi, le vicomte la trainait en justice pour adultère, punissable de mort par enterrement. (oui, on enterrait vivantes les femmes infidèles). Le procès n'était qu'une formalité. Elle vit tout son entourage de la cour dans le public ainsi que des paysans qu'elle avait aidé en tant que femme de seigneur. Personne ne leva le petit doigt.
Après la condamnation à mort, deux hommes l'amenèrent seule dans un coin boueux pour l'enterrer. On avait tout préparé, le trou était déjà creusé. Aucun témoin car pas même son mari n'avait voulu assister à ses derniers instants. Ce jour là Dieu la sauva. En un instant, elle se retrouva dans un décor inconnu fait de béton.

2013 serait son salut. Catherine voit son saut dans le temps comme une renaissance. Il lui arrive souvent de penser qu'elle est vraiment morte ce fameux jour et qu'elle s'est réincarnée des siècles plus tard. Cela fait plus de 8 ans qu'elle s'est faite à sa nouvelle vie. Alibi et fausse identité, le directeur du collège Ste Thérèse ne lui a pas demandé ses papiers car il est bienveillant et est tombé sous le charme de sa moue espiègle (et de la ristourne des impôts grâce aux joies du travail au noir) Elle a travaillé dur pour ne plus parler l'ancien "françois" et si parfois un mot du moyen âge profane sa bouche, ses élèves en rient, croyant qu'elle n'est qu'une professeure blagueuse et attachée à l'Histoire. A présent l'amour, elle en a peur et évite soigneusement les sorties avec les hommes. Elle pleure chaque nuit en pensant à son petit enfant, laissé aux griffes vengeresses de son époux.
Elle ne pensait nullement qu'un élève de sa classe de 16 ans passé allait davantage se comporter en homme que tous ceux qu'elle n'avait jamais connu...